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La Social-Démocratie dans le 06,
1 novembre 2007

Le climat social se détériore pour le pouvoir

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Le climat social se détériore pour le gouvernement et le mois de novembre s'annonce chaud, avec une grève reconductible des cheminots contre la réforme des régimes spéciaux et diverses mobilisations chez les fonctionnaires, dans la justice et les universités.

Retraites, coupes dans la fonction publique, franchises médicales et nouvelle carte judiciaire, la multiplication des réformes par Nicolas Sarkozy suscite l'agitation dans un nombre croissant de secteurs, alors que les ménages restent pessimistes pour leur pouvoir d'achat.

Le Premier ministre, François Fillon, a écarté mardi toute pause, soulignant que "c'est en conduisant toutes les réformes en même temps qu'on a une petite chance, avant la fin de l'année 2008, d'avoir démontré aux Français que quelque chose a changé".

Mais deux grèves massives, le 18 octobre dans le secteur public (SNCF, RATP, EDF et GDF) contre la réforme des régimes spéciaux, puis dans une entreprise privée (Air France) pour des augmentations de salaire, ont montré que l'"état de grâce social" du chef de l'Etat était terminé.

Reprochant au gouvernement son absence de "réponses" au coup de semonce du 18 octobre, six fédérations syndicales de la SNCF ont appelé mercredi à la grève reconductible dès le 13 novembre au soir, pour marquer leur refus de "travailler plus longtemps pour gagner moins en retraite". Elles ont été rejointes d'ores et déjà par la CGT et FO de l'Energie, nettement majoritaires à EDF et GDF, qui ont appelé à la grève le 14.

Sept syndicats de la RATP ont en outre menacé mercredi de lancer une nouvelle grève dans les transports parisiens si le gouvernement "ne revoyait pas sa copie".

Les fédérations de fonctionnaires, dont les enseignants, ont déjà appelé à la mobilisation le 20 novembre, sur un mot d'ordre distinct toutefois. Elles reprochent au gouvernement l'absence de revalorisation salariale en 2007 et la suppression de 22.900 postes de fonctionnaires en 2008.

Interrogé sur une possible union de ces mouvements, refusée par la CFDT mais discutée à la CGT, le numéro un de la CGT Cheminots, Didier Le Reste, a souligné les "convergences d'intérêt" vis-à-vis "de la politique socio-économique" du gouvernement.

D'autant que les syndicats peuvent s'appuyer sur un mécontentement quant au pouvoir d'achat, préoccupation centrale des Français et thème majeur de la campagne de M. Sarkozy.

Après avoir fortement chuté cet été, le moral des ménages a encore fléchi en octobre, une tendance que les économistes attribuent à une perte de confiance des Français dans la politique économique du gouvernement et notamment au faible impact du "paquet fiscal".

La grève à Air France dont l'importance a même surpris la direction de l'entreprise est venue aussi rappeler la frustration de nombreux salariés en la matière. Le tout dans un contexte alourdi par plusieurs scandales financiers portant sur des sommes mirobolantes, à EADS ou à l'UIMM (patronat de la métallurgie).

"Au moment où tous les Français se préoccupent de la vie chère et du pouvoir d'achat la seule décision c'est d'augmenter le président de la République", a déploré mardi le député socialiste Jean-Pierre Balligand.

A quelques mois des municipales, le gouvernement a néanmoins lâché du lest sur le front des internes qui refusaient une mise en cause de la liberté d'installation des médecins.

Mais depuis, des syndicats de magistrats et fonctionnaires de justice ont appelé à la grève le 29 novembre contre la réforme de la carte judiciaire et des étudiants ont commencé à manifester contre la loi d'autonomie des universités.

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