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La Social-Démocratie dans le 06,
27 octobre 2007

Quand la social-démocratie est en débat...

une_pr_230607

Alors, finalement qu'en est-il de cette social-démocratie ? Le paysage européen est piteux. Elle est au pouvoir en Espagne, en coalition en Allemangne et en Italie, dans l'opposition quasiment partout ailleurs. Ah, il y a dix ans ! Le paysage était alors différent et elle gouvernait une grande partie des pays européens.

Ce sont des syndicats puissants qui, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne ont aidé à la prise du pouvoir.  Ce sont ces mêmes syndicats puissants qui ont vu leurs attentes déçues et ont abouti à des choix surprenants.

  • En Italie, c'est un démagogue populiste qui a fait la nique à une gauche éparpillée et incapable de s'accorder sur une ligne politique claire. La victoire de l'Olivier est au moins autant dûe aux frasques du pitre transalpin qu'aux mérites de Prodi.
  • En Espagne, c'est une gaffe du gouvernement Aznar qui a propulsé JL Zapatero qui, depuis s'aligne consciencieusement sur les traces de T. Blair.
  • En France, après avoir préféré un hommes à casseroles plutôt que L. Jospin, les électeurs ont élu un populiste libéral.
  • En Allemagne, le SPD se fait tailler des croupières par le Parti d'O. Lafontaine.
  • Enfin, en Angleterre, les succès de T. Blair sont davantage dûs à l'inexistence des conservateurs qu'à son bilan réel.

Partout, les électeurs de gauche s'interrogent. Le successeur de Tony Blair investit massivement dans les  transports, la santé et l'éducation. JL Zapatero est encore porté par une croissance qui vit des derniers gros subsides européens. En Italie, la coalition n'a pas les mains libres du fait d'une dette publique colossale. En Allemagne, le SPD, mis à mal par la coalition, se réoriente vers sa gauche. En Europe du Nord, la flex-sécurité montre ses limites si elle ne s'accompagne pas d'une réduction des inégalités.

La fracture est effectivement entre les partis socialistes qui, à l'instar de Tony Blair et des USA, souhaitent une Europe réduite à un grand marché, à l'avant-garde des néo-libéraux et de la mondialisation financière et les autres. Et il semble qu'actuellement le balancier s'inverse en faveur des seconds soucieux de récupérer leurs électorats.

Et en France me direz-vous ? Bien malin qui le dira! Il semble néanmoins que l'épisode Royal et la défaite à une élection imperdable ait amené à réfléchir et qu'un "front social" s'esquisse au sein du PS. La Présidentielle ayant aussi montré que la "gauche de la gauche" était incapable de s'unir et de présenter une alternative sérieuse.

L'alternance passe donc actuellement obligatoirement par le PS à condition qu'il axe son programme sur les besoins de la partie la moins favorisée de l'électorat, tout en prenant en compte les évolutions du monde.

La gauche française, comme les gauches européennes ne peuvent faire l'impasse du social, de la régulation et de la redistribution comme certains l'en pressent. C'est sur ces bases qu'elles se reconstruiront et le mouvement en cours chez les socialistes européens semble le dessiner.

Degun sur Nissa 2008


Pour une « social-démocratie » rénovée

Cher Degun,

Il n’y a rien que je ne puisse enlever à votre billet sur la social démocratie…et à son évolution électorale alors que nous détenions à la fin des années 90 le pouvoir politique sur 13 des 15 nations européennes.
Il y a de multiples raisons à cette évolution…

Cependant, je ne pense pas seulement comme vous l’affirmez que:

"La gauche française, comme les gauches européennes ne peuvent faire l'impasse du social, de la régulation et de la redistribution comme certains l'en pressent".

Le PS français ne doit évidemment pas faire l’impasse sur le social, mais également il ne peut faire l’impasse sur l’économique (comment optimiser la production tout en régulant ?), sur la redistribution, mais il ne peut faire l’impasse sur les pistes d’éradication, sans relâche et autant que possible, d’inégalités à la racine (la poursuite de l’égalité réelle ?). Et que dire des besoins d'autonomie de nos concitoyens.
Il nous faut trouver en France et à travers l’Europe les moyens de nous incorporer dans une économie « monde » tout en préservant les moyens de réduire les inégalités et de répondre aux besoins d’émancipation.
Notre « voie » est originale et compliquée comme d’habitude…et il nous faudra créer les conditions politiques pour que cette orientation puisse faire l’objet d’une évaluation sur la durée.

Probablement une « social-démocratie » rénovée, pétrie de libéralisme parce qu’il faut mieux inciter et sanctionner qu'interdire ou prescrire, de redéfinition de notre pacte social « traquant » les inégalités dans un univers contractualisé offrant de réelles possibilités de choix aux individus.
Rude tâche j’en conviens….
Notre « Manifeste_pour_un_socialisme_nouveau» amorce des pistes sur ces questions….Il ne demande qu’à être complété….

Amicalement,

Philippe Delannay.

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Commentaires
N
a lire les échanges sur nissa2008...
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