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La Social-Démocratie dans le 06,
16 janvier 2007

POUVOIR D'ACHAT ? LA SOLUTION...UN NOUVEAU PACTE SOCIAL

Faisons un rêve, imaginons que Ségolène gagne les élections en mai prochain.

Entrant à l'Elysée, elle se met au travail et s'attaque prioritairement au problème du pouvoir d'achat, de la vie chère.

De quels leviers dispose-t-elle en tant que Présidente avec son gouvernement?

J'en résume quelques uns.

1. La baisse des prélèvements

Il y aura alors libération d'un pouvoir d'achat immédiat qui sera vraisemblablement consommé...mais la situation d'endettement du pays le permet il? Sans parler de notre commerce extérieur! Et que dire des actions publiques qui sont promises et qui devront être financées.

2. Augmentation immédiate du SMIC et des minimas sociaux

Cette mesure concerne une fraction de la population, certe la plus fragile, mais cette mesure peut s'avérer contre productive si elle nuit à la compétitivité de notre économie.

3. Augmentation des fonctionnaires

Encore une fois, il s'agit d'une mesure partielle..et le budget de l'état est ce qu'il est...

Alors que faire?

Probablement un "dosage" entre ces trois mesures dans le temps, en attendant que la confiance devienne un élément moteur de reprise de la croissance.

Il me revient que DSK avait "conceptualisé" cette méthode à travers son "Pacte de l'Elysée" et je lui donne la parole

Je veux insister sur une proposition qui illustre le projet social-démocrate que je défends. Cette proposition, je l’ai appelée le « Pacte de l’Elysée ».

De quoi s’agit-il ?

Le lancement d’une grande négociation sociale, comme notre pays n’en a jamais connu.

En quoi est-ce nouveau ?

C’est nouveau par la méthode : je compte engager les discussions avec les partenaires sociaux, afin de pouvoir engager les négociations efficacement dès le lendemain de l’élection et fixer la fin de l’année 2007 pour l’achèvement des travaux.

C’est nouveau par l’objectif : il s’agit de bâtir un nouveau compromis social, un accord « gagnant-gagnant », pour remettre la société tout entière en mouvement. Nous pourrons ainsi recréer la confiance sans laquelle il n’y a ni croissance ni, au bout du compte, de progrès social possible.

C’est nouveau, enfin et surtout, par l’ordre du jour que je veux large.

Le Pacte de l’Elysée mettra évidemment sur la table la question du pouvoir d’achat et de la revalorisation des carrières. Nous avons pris l’engagement de porter le SMIC à 1500 euros au plus tard à la fin de la législature. Je le tiendrai. Mais il faut être plus ambitieux. Il faut agir sur l’ensemble de l’échelle des salaires pour que le nombre de salariés payés au SMIC cesse d’augmenter. Et il faut prêter attention à la revalorisation des carrières pour que nul ne reste toute sa vie au SMIC.

Le Pacte de l’Elysée mettra sur la table la question de la sécurisation professionnelle - j’ai pu mesurer à quel point il était indispensable de dégager des moyens sans précédent pour l’indemnisation, la formation et le reclassement des salariés victimes des délocalisations.

Le Pacte de l’Elysée mettra aussi sur la table la question des retraites. Nous nous sommes engagés à abroger la loi Fillon. Mais nous le savons bien : cette abrogation ne règlera pas à elle seule le problème. Il faudra donc négocier sur les moyens de pérenniser la retraite par répartition - auquel nous sommes attachés de toutes nos forces. Il faudra aussi, dans le même temps, lutter contre les injustices du système actuel : je pense aux petites pensions, aux carrières discontinues et, surtout, à la prise en compte de la pénibilité.

Le Pacte de l’Elysée mettra enfin sur la table la question de la santé au travail et des conditions de travail. Ces problèmes là ne sont pas derrière nous, comme la diminution des emplois industriels aurait pu le laisser penser. Ces problèmes là sont devant nous : il y a davantage d’accidents du travail, il y a de nouvelles maladies professionnelles - qu’il s’agisse des troubles musculo-squelettiques ou du stress. Nous devons agir.

Je résume : une grande négociation sociale engagée dès avant l’élection, achevée avant la fin de l’année 2007 et portant à la fois sur le pouvoir d’achat, la sécurisation professionnelle, les retraites et les conditions de travail - voilà le « Pacte ».

Au travers de ce Pacte de l’Elysée, c’est une démarche globale que je défends et qui fait mon originalité . Elle illustre que l’investissement social est un investissement économique. Elle illustre que, au-delà de l’indispensable mobilisation de l’Etat, c’est toute la société qu’il faut mobiliser. Elle illustre, en un mot, ce qu’est une social-démocratie repensée et rénovée !

Dominique Strauss-Kahn

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