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La Social-Démocratie dans le 06,
5 janvier 2008

Mon voeu pour 2008: Un congrès de reconstruction intellectuelle sur une base social-démocrate

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Ségolène Royal hésitait depuis le 6 mai pour savoir si elle devait poursuivre sa trajectoire en marge du PS, ou si elle devait en prendre le contrôle pour disposer d’une machine de guerre opérationnelle en 2012 … et peut-être aussi barrer la route à un éventuel concurrent.

Elle semble donc avoir choisi de s’engager dans la bataille d'un prochain congrès "sanglant", tant Ségolène a développé d’inimitiés au sein de son parti.

"En cette année je compte aller jusqu'au bout de ce que j'ai entamé au cours de cette campagne présidentielle", a précisé, sur France 2, l'ancienne candidate PS à l'élection présidentielle.

Elle a assorti sa pré-déclaration de candidature d’une réserves ; "être en mesure de rassembler les socialistes sur une offre politique".

Or, présenter une offre politique dans une motion est quelque chose qui semble aujourd'hui hors de sa portée. A en juger à travers cette déclaration:

« Mobiliser beaucoup d'intelligence pour continuer à bouger les lignes politiques», faire «une offre politique qui montre comment résoudre les problèmes sans déconnecter la croissance des inégalités», «définir une nouvelle force politique à gauche». «Il y a de plus en plus d'hommes et de femmes qui se tournent vers moi et se demandent comment collectivement faire en sorte que les idées du PS soient rénovées ».

Si quelqu'un comprend, je suis preneur...

Les réactions au PS ne se sont pas fait attendre.

"Il faut que nous évitions à tout prix une primaire interminable entre des présidentiables qui s'affronteraient dès maintenant jusqu'en 2012", s'est aussitôt alarmé, sur RMC, Arnaud Montebourg, qui n'exclut pas d'être lui-même candidat à la succession de François Hollande. "Il est prématuré de savoir s'il faut mettre un présidentiable à la tête du parti", a poursuivi l'ancien porte-parole de la candidate, qui redoute "des affrontements un peu à la façon du congrès de Rennes".

"L'annonce de la ronde des présidentiables n'est pas inattendue mais vraiment malvenue" et "prématurée", a renchéri Jean-Christophe Cambadélis. "Les présidentiables devraient penser à ceux qui « en bas » travaillent pour contrer le gouvernement et réussir les municipales". "Nous refusons de gâcher la chance historique de faire le parti de toute la gauche, de nous rénover par un combat de présidentiables prématuré. Cela suffit ! Nous ne voulons pas refaire le match, le débat au PS va se clarifier entre ceux qui veulent dès maintenant un présidentiable à sa tête et ceux qui veulent rénover le Parti socialiste pour rénover la gauche".

Pierre Moscovici : Ségolène Royal a, avec prudence mais aussi avec détermination, dit son intention de présenter une « offre politique » au PS et, éventuellement, de briguer sa direction. Je n’y vois rien de surprenant ou d’illégitime, de la part d’une femme qui a été candidate à l’élection présidentielle et qui aspire, avec ses qualités et ses défauts – nous en avons tous – à jouer un rôle à l’avenir. Mais je persiste à penser que ce n’est pas la bonne formule, le bon timing.
Le congrès de 2008, je le répète, ne doit pas à mes yeux être un congrès de pré-désignation de notre candidat à la présidentielle de 2012 : ce serait prématuré, et même dangereux. Je préconise plutôt un congrès de reconstruction à l’automne, lançant pour deux à trois ans un vaste programme de travail – sur notre pensée, nos alliances, notre discours, notre organisation – afin de préparer, en 2010 ou 2011, le choix du candidat sur des bases assainies et décantées, ce choix s’opérant à travers des primaires ouvertes – à toute la gauche ou à l’électorat  socialiste, en fonction de l’évolution de la situation.

Une analyse qui rejoint celle de l'Appel pour que le PS se mette au travail, rédigé, entre autres, par Michel Rocard, Pierre Larrouturou et quatorze parlementaires. "La droite espère que 2008 sera pour la gauche une nouvelle année de divisions et de déchirements", écrivent les signataires en soulignant que "la situation risque d'empirer après les municipales de mars 2008, avec la préparation d'un congrès qui risque d'être un nouveau congrès de Rennes, un congrès de déchirements personnels bien plus qu'un temps de reconstruction intellectuelle".


Il reste que si Ségolène Royal veut conquérir le PS en maintenant le cap défini durant sa dernière campagne présidentielle, avec une ouverture vers le centre, et la volonté de briser les tabous idéologiques de la gauche (ordre, autorité, Nation, économie de marché...), ce serait la première fois que le PS serait pris par sa droite.

C'était sur une position médiane, entre son aile droite (Pierre Renaudel) et son aile gauche (Jean Zyromski), que la SFIO avait été tenue par Léon Blum et Paul Faure dans l'entre-deux-guerres.

C'était encore en alternant les alliances avec la gauche (Jean-Pierre Chevènement) et la droite (Pierre Mauroy, Michel Rocard) du parti que François Mitterrand avait dirigé le PS dans les années soixante-dix.

Enfin, c'est en ne tranchant pas entre social-démocratie (Michel Rocard, Dominique Strauss-Kahn) et anti-libéralisme (Jean-Luc Mélenchon, Henri Emmanuelli) que François Hollande s'est maintenu à sa tête.

Il nous faut impérativement , Nous sociaux-démocrates, présenter, diffuser et militer pour notre offre politique.

C'est le voeu que je formule pour 2008 en reprenant la formule d'un ami:

Santé,
Bonheur,
Victoires électorales et ....
Un beau Congrès.

Bonne année à tous!!!!

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Commentaires
B
Foin de discours, le mois de janvier se traduit par la poursuite du démantellement en règle du code du travail par nos élus de droite. C'est aussi la boutade de Sarko sur les 35 heures, bien lançé par un journaliste, c'est pour nous Socialiste un événement incontournable en fin de mois Le 24 janvier.<br /> Pour d'autre dont je fais partie c'est la préparation d'une grève de 2 jours dans la grande distribution.<br /> Pour notre département c'est sans doute plus de 5 000 salariés qui sont concernés et sans aucun doute les plus précaire.<br /> Le partie doit être présent dans ces combats et au minimum les accompagnés.<br /> Alors bonne année à toutes et tous, et retrouvons nous lors de ces 3 jours.
N
Cher Laurent,<br /> <br /> Je pense personnellement que la France est un des rares pays européens dans lequel la social-démocratie n'a jamais réellement été tentée. Le gouvernement Jospin s'en est approchée, avec de drôles de résistances. Jospin explique, ainsi, comment il avait voulu mettre en place les 35h par la négociation branche par branche et comment nos plus interventionnistes camarades avaient exigé que ce soit mis en place par la voie légale. On a vu le résultat. <br /> La social-démocratie consiste à faire confiance à l'intelligence collective via les corps intermédiaires qu'il s'agisse des syndicats, des partis politiques ou des associations; la loi et les pouvoirs publics intervenant pour fixer le cadre, évaluer et contrôler. Nous n'avons jamais eu en France de syndicats suffisamment puissants pour remplir un tel rôle, ni même un tissu associatif mature. C'est exactement ce que nous devons construire.<br /> Voilà quels sont, à mon avis, les perspectives pour le parti socialiste...et si faire appel à l'intelligence collective et faire confiance aux citoyens est une politique de droite et bien que nos archéo-marxistes aillent relire Marx...qui rappelait que le libéralisme notamment politique était ce qui se faisait de mieux jusqu'à l'hypothétique avènement du communisme stade que l'humanité n'a jamais atteint. La marche, utopique aujourd'hui, vers l'égalité réelle passe par la social-démocratie....
L
Bonjour,<br /> <br /> Adhérent PS depuis 2006, j'aimerais que cette "vieille maison" qu'est le parti pour parler comme Blum, ait des lignes claires car actuellement, j'ai un peu de mal à les cerner sur de nombreux thèmes; je pense qu'il est nécessaire que le PS quitte les discours incantatoires pour un réformisme assumé, néanmoins le vocable social-démocrate est-il(encore) adapté à l'histoire et à la situation de la gauche française? et ne renvoit-il pas trop à des expériences anciennes de nos voisins européens? Bad godesberg date quand même de 1959!Ne faudrait-il pas avoir un logiciel idéologique et politique totalement novateur et propre à la France et à son histoire? Je pinaille mais le concept est parfois aussi important que le contenu.<br /> A titre personnel, je pense que pour que la gauche en France revienne aux responsabilités nationales et de façon durable, il est nécessaire pour plagier Gramsci que la victoire idéologique précède la victoire politique. car actuellement, nous subissons en plus des derniers échecs électoraux, une véritable défaite idéologique dans l'opinion !<br /> <br /> <br /> Aussi merci de contribuer par vos réflexions avec d'autres camarades à un sursaut pour assurer un meilleur avenir pour le PS, la gauche et les français en général!<br /> <br /> bien cordialement<br /> LP
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