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La Social-Démocratie dans le 06,
6 février 2007

Et si en fait, le traitement de l'information révèlait un réel problème politique

Face à la campagne de l'UMP contre Ségolène Royal qu'elles jugent "insultante", plusieurs élues du Parti socialiste ont décidé cette semaine de rassembler leurs forces pour prendre la défense de la première femme à avoir une vraie chance d'accéder à l'Elysée.

Signe d'un rassemblement derrière la candidate socialiste après les flottements de janvier, un appel a été signé lundi par une dizaine de responsables du PS toutes tendances confondues - proches de Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius ou Lionel Jospin.

"Autoritaire! Imprévisible! Incontrôlable! Légère! De tous temps, c'est ainsi qu'on a dévalorisé les femmes pour les assigner à ne pas sortir de leur condition. Hier, on disait hystérie, inconstance, versatilité, incapacité. Ces stéréotypes sommeillent encore dans notre société. Ce sont eux que Nicolas Sarkozy veut réveiller", dénoncent les signataires.

"Disqualifier la candidate pour éviter la confrontation des projets, voilà la stratégie de campagne de l'UMP", soulignent l'ancienne ministre de la Condition féminine Yvette Roudy et Elisabeth Guigou, Marylise Lebranchu, Danièle Hoffman-Rispal, Pervenche Bérès, Danièle Bousquet, Catherine Génisson, Martine Lignières-Cassou et Barbara Romagnan.

"Nous n'avons pas de leçon à recevoir du leader d'un parti qui préfère, de nouveau en 2007, payer des amendes que d'investir des femmes aux élections législatives. D'un parti qui croit qu'il suffit pour faire la parité de désigner 50% de suppléantes!", soulignent ces élues, réunies à l'initiative de la fabiusienne Laurence Rossignol.

Pour la vice-présidente de la région Picardie, il y a eu un double "tilt" face à ce "vrai enjeu pour les femmes" que représente la campagne de Ségolène Royal.

Le premier est survenu lors du meeting d'investiture de Nicolas Sarkozy, quand Michèle Alliot-Marie a été promue "porte-flingue du candidat UMP, ce qui a accrédité l'idée communautariste que les femmes allaient se taper les unes contre les autres et ne pourraient donc pas crier trop fort", raconte-t-elle à Reuters.

Deuxième déclic, quand Nicolas Sarkozy a salué l'ex-Premier ministre socialiste Edith Cresson lors d'un meeting à Poitiers. "Trop c'était trop, il fallait en finir avec ce machisme caché derrière des larmes de crocodiles", ajoute Laurence Rossignol.

De son côté, la vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France, Michèle Sabban, doit proposer mardi lors de la réunion du comité de campagne le lancement d'une "chaîne de la victoire".

Le système mettra en scène à partir du 12 février 70 femmes socialistes qui expliqueront pourquoi elles soutiennent la candidate présidentielle pendant les 70 jours avant le premier tour de la présidentielle. Cette "chaîne" ira de Lille à Marseille, Martine Aubry étrennant cette nouvelle forme de riposte.

En avril dernier, Michèle Sabban, qui soutenait Dominique Strauss-Kahn, faisait partie des "143 rebelles" qui s'étaient élevées contre la "pipolisation" de la campagne interne pour l'investiture présidentielle du PS.

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Commentaires
N
Il y a, même chez nous, encore beaucoup à faire. Pour autant, je pense que que le Parti Socialiste est, avec d'autres partis de gauche en avance sur cette question. C'est tout à leur honneur et insuffisamment souligné. Quant à Sarko qui nous fait le tour de "sortir" toute une série de jeunes femmes pour fairer sa campagne...çà ne leurre personne...
A
posté trop vite.. il faut lire "... je ne parle pas des politiques parisiens, mais des politiques locaux qui nous ont proches ..."
A
D'accord pour combattre les attitudes sexistes et machistes... mais quand je lis "Nous n'avons pas de leçon à recevoir du leader d'un parti qui préfère, de nouveau en 2007, payer des amendes que d'investir des femmes aux élections législatives. D'un parti qui croit qu'il suffit pour faire la parité de désigner 50% de suppléantes.."attention, au PS, on est où ? les circonscriptions données à nos partenaires ne sont elles pas les circonscriptions féminines ? nos élus laissent t ils des places éligibles aux femmes? et sont ils vraiment sans reproche dans leurs commentaires au quotidien sur les femmes politiques ? je ne parle pas des politiques parisiens et de ceux qui nous ont proches ... <br /> Par ailleurs, certains hommes qui soutiennent Ségolène (je pense à une interview précise de Bianco) ont tendance à jouer sur e registrepour esquiver les questions qui les gênent ... <br /> <br /> Cela dit, l'agressivité est une réaction de peur.. de quoi ont donc peur tous ces hommes ???
V
Désolé de faire de la peine, mais je ne suis pas sûr que cette initiative soit très heureuse. Autant il est scandaleux de discréditer une candidate en tant que femme, autant il me semble ridicule de vouloir la défendre en tant que telle. On est reste à la surface des choses. Cela ne revient-il pas à laisser croire qu'on n'a rien à opposer à la droite que cette querelle de bienséance ? Ce n'est pas comme ça qu'on va élever le débat politique, ni qu'on favorisera la parité en politique.
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